Numérique et télétravail

DDD8 : Comprendre la détresse des mots que l'on envoie

11 fév 2021

En février, les Digital Detox Days proposent "un kit de survie sociale", des clefs pour retisser le lien social.


Depuis federationaddiction.fr - Publié le 10/02/2021

Digital Detox Day 8 : Renforçons le lien social !

Dans le cadre des 3D8 (ou DDD 8 : Digital Détox Day) Thierry Le Fur, expert en comportements numériques et addictifs nous invite à renforcer nos liens sociaux, des temps de travail aux temps de récupération : les vacances.


► Livret DDD8 Février 2021


Rappel : que sont les 3D8 (DDD8) ?

Le 8 janvier 2018 étaient lancés les DDD 8 (devenus « 3D8 ») pour prendre un temps le 8 de chaque mois (ou le jour qui convient le mieux) pour améliorer et sécuriser nos pratiques numériques : au travail ou en classe, chez soi, pour soi ou ses enfants. 3D8 comme… Digital Détox Day, Droit à une Déconnexion Discernée ou comme vous voulez 


Le télétravail devient ‘’durable’’ : apprenons à nous en servir !

Quelque soient les stratégies santé mises en place – gestes barrières, renforcement immunitaire, vaccins, etc. – la limitation de notre vie sociale plus ou moins rude est entrée dans une période durable.

Au travail, si à l’issu du premier confinement le patronat insistait pour un retour au bureau rapide, il acte aujourd’hui que le télétravail s’inscrit pour les salariés « connectés » ou « connectables » sur une période pérenne ou plus ou moins longue à titre régulier, occasionnel ou exceptionnel. Il est vrai qu’il n’a guère le choix entre une crise sanitaire avec ses « variants » et les décisions gouvernementales : « Télétravail : le gouvernement veut des réunions « sans délai » avec les élus du personnel dans les entreprises » titrait un journal économique (Les Echos). Deux points permettent d’être optimiste.

D’une part « Après quelques semaines seulement de négociation, les partenaires sociaux ont abouti, le 26 novembre 2020, à la conclusion d’un nouveau projet d’Accord National Interprofessionnel (ANI) pour une mise en œuvre réussie du télétravail » titrait un autre journal économique (La Tribune) : le dialogue social indispensable dans ce domaine est déjà bien avancé, et les solutions au quotidien sont nombreuses (ex. celles proposées dans les 3D8 nombreuses (Cf. numéros – Télétravail : osons et dosons !)). Par ailleurs, sans attendre l’ANI de nombreux accords ont défini le cadre et les moyens de son exercice dans de nombreuses entreprises. L’ANI devrait booster le dialogue social et les négociations sur ce sujet devenu clé. D’autant que des études démontrent que le télétravail peut-être un levier d’engagement et de performance… quand il est bin managé.

D’autre part l’usage du télétravail sur une période devenue longue, permet aux entreprises de percevoir les atouts à bénéficier d’un télétravail « bien » développé, et les risques de ne pas en prévenir les excès et mauvaises pratiques. Cela demande une éducation (ou formation) aux pratiques et comportements numériques. Si on comprend que sur un seul confinement ces investissements furent rares car trop partiellement rentables, sur une période longue c’est l’inverse : les enjeux sont trop nombreux pour être délaissés. Même les entreprises les plus rétives comprennent qu’en agissant elles tiennent un gisement de productivité. Mais qu’inversement elles laissent une bombe à retardement tant économique (les concurrents accélèrent, les salariés sont attirés par les entreprises agiles dans ce domaine, etc.) que  psychosociologique, dont l’isolement est un handicap majeur.


La troisième vague Covid : psychosociologique ?

« En novembre 2020, alors que débutait le deuxième confinement du pays, le directeur général de la Santé (DGS) Jérôme Salomon, et le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran s’alarmaient pour la première fois d’un nouvel effet indésirable de l’épidémie de Covid-19 : une hausse des états dépressifs dans la population française. » rappelle Doctolib début 2021. Ce rappel s’inscrit dans son étude « Santé mentale des Français : agir face aux impacts de la Covid-19 » qui précise : « Les indicateurs de santé mentale sont, de fait, particulièrement préoccupants : hausse des états dépressifs, niveau des états anxieux élevé, baisse de la satisfaction de vie actuelle, troubles du sommeil, prescriptions d’anxiolytiques plus importantes… ».

L’étude Doctolib selon les sources EPI-Phare rappelle également que  « 1,1 million, c’est l’augmentation du nombre de traitements anxiolytiques délivrés en six mois par rapport à l’attendu, entre le début du confinement en mars et le 13 septembre 2020. Les hypnotiques affichent pour leur part une hausse de +480 000 traitements délivrés sur la même période ».

Si de surcroît, les effets d’une hyperconnexion mal maîtrisée (sédentarité, surexcitation mentale, sommeil fracturé…) continuent à enclencher, réactiver ou accélérer les comorbidités associées (surpoids, maladies cardiovasculaires, diabète T2, cancers) si délétères pour le moral, la situation qui s’annonce est plus qu’alarmante. Parmi les pistes du mieux-être ou du soin psychologique, le renforcement de la vie sociale est essentiel : en addictologie nous le savons bien, les groupes de paroles et d’entre-aide sont fondamentaux. De surcroît se reconnecter aux autres est le « traitement » le plus sympathique à favoriser !

A ce sujet Alain Benlezar Président d’IMS nous livre son analyse face à « une relation fragmentée du fait de la distanciation relationnelle et émotionnelle », et des conditions pour que « l’entreprise et ses parties prenantes soient en mesure de prévenir  les risques psychosociaux ».

Pour sa part, les 3D8 vous offre un premier « kit de survie sociale » ou 12 conseils pour (re)tisser un lien social quand il s’est distendu à cause de la Covid.


Pause, break, ressources et regard devant soi : vive les vacances !

Certaines « zones scolaires » sont en vacances de février, d’autres vont bientôt l’être. Que l’on y croie ou pas, une vaccination massive réussie peut générer le seuil d’immunité collective (‘’naturelle’’ + ‘’vaccinale’’) propre à ‘’oser’’ programmer ses vacances. Psychologiquement et physiologiquement nous avons besoin de partir en vacances, en vrai ou en… projet ! Et si lors de nos prochaines vacances ou « break », nous joignions l’agréable à un nécessaire social ?

Certes les restrictions de liberté et si souvent la sédentarité associée à l’hyperconnexion nous invitent à des vacances « physiques ». Mais l’enjeu pour tant d’entre-nous, ne serait-il pas de raviver nos besoins et envies de liens sociaux ?

Nous vous proposons de découvrir un espace – l’Espace des Possibles – dont la vocation originelle est le développement personnel ET relationnel. Pour tant d’entre nous confrontés à une réduction de vie sociale sur une période dorénavant longue (déjà un an), plus qu’un « truc et astuce » pour (re)nouer des contacts, c’est bien d’une vraie stratégie dont nous avons besoin : adepte des 3D8 vous connaissez la Boussole Temporelle de déconnexion (partielle au digital), découvrez une Boussole « cousine » : la Boussole de reconnexion (à soi-même et aux autres) pour mieux connaître les ressources relationnelles dont nous avons tous besoin !  Bien vivre ensemble demeure vital.


Contact PRESSE : Thierry LE FUR, tlefur@addlib.fr – 06 38 82 87 08.
A propos : Thierry LE FUR est le 1er Intervenant en Prévention des Risques Professionnels français (enregistré IPRP-IDF 2013/35) pour les risques numériques addictifs et Diplômé d’Etudes Supérieures en Management (Ct MBA/IMP ; ESG) et en Santé Mentale (D.E.S.U. prise en charges des addictions Paris VIII). Auteur du 1er traité pour Mieux Vivre avec le numérique : Pouce ! (DOCIS), contributeur pour le Sénat (référent numérique), Assemblée Nationale (Prévention numérique), etc."

 

+ D'INFOS :

Livret DDD8 Février 2021

QVT, santé, équilibres et déconnexion : détox digitale ? · Webinaire CFDT Cadres/Crefac

La présentation complète de l'initiative DDD8 (PDF)

Le site de la Fédération Addiction