Emploi et compétences

Période transitoire pour le nouvel entretien professionnel

27 aoû 2019

La CFDT Cadres surveille de près les allègements relatifs aux entretiens professionnels découlant de la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018.


par Anne-Florence Quintin, Secrétaire nationale CFDT Cadres

La CFDT Cadres souhaite que les entretiens professionnels puissent avoir une plus large place dans le pilotage des parcours des salariés et de la stratégie de l’entreprise. À ne pas confondre avec les entretiens annuels d’objectifs, les entretiens professionnels sont destinés à l’évolution professionnelle du salarié, à la définition de son métier et de son évolution. Ils sont les seuls entretiens légalement obligatoires.

 

L’ordonnance du 21 août 2019 visant à assurer la cohérence de certaines dispositions législatives de la loi Avenir professionnel confirme les éléments de la loi Avenir professionnel sur l’adaptation des formes et de la fréquence des entretiens professionnels dans les entreprises.   

Parce qu’ils peuvent favoriser l’évolution des métiers tout autant que l’amélioration des trajectoires professionnelles des salariés, la CFDT Cadres s’est toujours prononcée favorablement à la tenue d’entretiens professionnels de qualité, articulés sur :

  • Une analyse du métier et de son évolution pour le salarié, 
  • Une information sur la stratégie de l’entreprise par le manager et son impact global à court et moyen terme sur les évolutions de travail du salarié. 

La loi de 2014 n’avait pas précisé suffisamment la méthode de l’entretien professionnel. Sa mise en œuvre est restée floue. Les entreprises en ont trop souvent fait un outil de management « de plus », avec un formalisme d’autant plus important que son utilité était discutée. Néanmoins, les grandes entreprises des secteurs en forte mutation se sont saisis de ces entretiens comme des outils de pilotage du changement.


 Les obligations des employeurs : 

Tous les 6 ans, l’entretien professionnel doit faire un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié, ainsi que de la tenue effective d’un entretien tous les deux ans. Cet entretien de « fin de cycle » permet de s’assurer qu’au cours de ces 6 dernières années, le salarié a suivi une action de formation, ET acquis des éléments de certification professionnelle (diplôme, titre) par la formation ou la VAE, ET bénéficié d’une progression salariale ou professionnelle. 

A défaut, la loi de 2014 imposait un abondement de 150 heures de DIF (droit individuel à la formation), soit aujourd’hui 3000 euros à verser sur le compte CPF (compte personnel de formation) de chaque salarié pour les entreprises de plus de 50 salariés. 

La loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 a allégé les obligations en matière d’entretiens professionnels, indiquant que d’autres modalités de réflexion sur le parcours professionnel du salarié, ainsi qu’une périodicité différente pouvaient être envisagées par accord de branche ou d’entreprise.

L’ordonnance « Coquilles » du 23 août 2019 consolide la possibilité pour l’employeur de déroger aux règles de périodicité et de formalisation de cet entretien.

La CFDT Cadres veillera à ce que l’esprit de l’entretien professionnel de la loi de 2014 demeure, et que des moments de formalisation du métier et de leurs évolutions puissent se tenir au sein de l’entreprise avec régularité.

 

+ d'infos

Avenir professionnel : ce que contient la loi (cfdt.fr)

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Illustration : Fotolia