Emploi et compétences

Les cadres, oubliés de la formation ?

17 oct 2013

L’exemple du secteur des SSII. Par Nicolas Fourmont, Sextant Expertise.


Le débat actuel relatif à la formation professionnelle (cf. Cadres CFDT n°455-456) donne la priorité aux chômeurs et aux salariés peu qualifiés. Mais certains cadres, les plus âgés et les moins diplômés, bénéficient peu de la formation continue. Une étude menée par Sextant dans le secteur des SSII montre aussi que les cadres engagés dans une activité en déclin sont laissés pour compte par la formation continue, à l’encontre de ce que devrait être une bonne GPEC. En réalité, le statut de cadre n’est pas un rempart contre la déqualification professionnelle.

Dans le secteur de l’informatique, l’âge et la place occupés dans la chaine de valeur déterminent largement le niveau d’investissement de formation. Les salariés âgés, ainsi que les salariés positionnés sur des domaines jugés peu attractifs par leur direction, captent moins de moyens de formation que les autres catégories de salariés. Au terme de ce processus, si rien n’est fait pour les remettre à niveau, ils seront victimes d’un processus de marginalisation du marché interne du travail et seront menacés sur leur poste. Faut-il attendre leur entrée au chômage pour les former et les positionner sur des segments de marché porteurs ? A l’évidence, le maintien dans l’emploi devrait s’imposer. Afin d’inciter les directions à former les salariés fragilisés, la mutualisation des fonds de la formation permet de financer des dispositifs qui n’auraient jamais trouvé leur place au sein des entreprises si elles avaient dû porter seules les financements. Le déploiement de bilan de compétences, de VAE, la prise en charge de DIF et de CIF ainsi que des périodes de professionnalisation sont autant de dispositifs ouverts à des co-financements venant accompagner les évolutions professionnelles des salariés fragilisés y compris celles des cadres en perte de vitesse.

 

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