Gouvernance et compétitivité

En brèves. Semaine du 27 janvier 2014

27 jan 2014

Référentiel Apec des métiers cadres du secteur immobilier. Plans de licenciements et performances des entreprises. Le cas Danone et l’innovation sociale.


Référentiel des métiers cadres du secteur immobilier

L'Apec vient de réaliser un référentiel présentant les principaux métiers cadres du secteur immobilier et leurs évolutions récentes. L’immobilier est un secteur multiforme ; son champ est large et diversifié, tant par la richesse de ses produits que par celle des fonctions qu’il recouvre. L’évolution permanente et l’adaptation des entreprises à la nouvelle donne du marché entraîne l’émergence de nouveaux métiers, mais aussi la mutation et l’évolution d’activités plus traditionnelles dont l’objectif est de satisfaire les besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. Rationalisation des coûts, valorisation de patrimoines, développement de nouvelles offres de services, qualité de service, certification…: autant d’évolutions qui imposent aux cadres de devenir forces de propositions, d’être compétents dans leur coeur de métier, mais également d’avoir des compétences complémentaires. http://recruteurs.apec.fr/Recrutement/content/download/33528/123883/version/2/file/15197-s4cawvcxjug.pdf


Les plans de licenciements améliorent-ils les performances des entreprises ? Le cas français de 1994 à 2000

Par Bénédicte Reynaud, directrice de recherches au CNRS, rattachée à l'Ecole d'Economie de Paris. L’urgence du contexte économique actuel, la récurrence des « sagas » industrielles malheureuses et les nombreux débats médiatiques et politiques, ne permettent pourtant pas de répondre clairement : les entreprises qui réduisent leur nombre de salariés réussissent-elles ensuite à rebondir ? Les études existantes présentent des résultats contradictoires, et les économistes sont donc partagés. Bénédicte Reynaud a rassemblé, harmonisé puis sélectionné (pour en permettre le traitement statistique) des milliers de données de 1994 à 2000 sur plus de 13 000 entreprises françaises, dont 300 cotées en bourse. Son objectif est d’appréhender les trajectoires financières et commerciales des entreprises ayant eu recours aux licenciements et départs volontaires - non d’établir un lien de causalité. Sur la période étudiée, les résultats diffèrent selon qu’il s’agisse d’entreprises cotées en bourse ou non. Tout d’abord, l’auteur a étudié les conditions préalables aux plans de licenciement. Pour les unes comme pour les autres, l’approche est défensive mais les motifs distincts : les entreprises non cotées réagissent à une tendance baissière des indicateurs de profitabilité (ventes, prix, parts de marché…) qui pourrait mener à un dépôt de bilan ; l’article précise que le coût, souvent dénoncé, de la main d’œuvre la moins qualifiée n’y joue aucun rôle. Les entreprises cotées envisagent des plans surtout pour des raisons financières du fait de la pression exercée par les actionnaires (dette trop élevée, rentabilité de capitaux propre trop faible…). Ensuite, B. Reynaud a analysé l’impact de ces plans. Pour les entreprises non cotées, elle observe un retour à des indicateurs positifs uniquement sur le long terme, et sur des points précis. En effet, dans les 4 ans qui suivent, la productivité du travail progresse légèrement, de même que la capacité d’investissement. Les autres indicateurs, notamment financiers, restent stables et faibles. Pour les entreprises cotées, en revanche, les licenciements n’ont aucun effet significatif : les faibles gains de productivité, induits par la baisse relative du coût global de la main d’œuvre, n’améliorent aucunement les indicateurs financiers. Ces conclusions prennent le contre pied de nombreuses études - licenciements vus comme « offensifs », gains de compétitivité réalisés etc. - et suggèrent des recherches complémentaires (détails du non-effet de ces plans sur le bilan financier des entreprises cotées, rôle joué par les institutions sur l’ampleur des licenciements etc.).  http://www.parisschoolofeconomics.eu/fr/expertise-dissemination/economistes-pse-et-societe-civile/5-articles-en-5-minutes/janvier-2014/les-plans-de-licenciements-ameliorent-ils-les-performances-des-entreprises-le-cas-francais-de-1994-a-2000


Le cas Danone, ou comment l’innovation sociale peut aider une multinationale à se réinventer

Par Bénédicte Faivre-Tavignot, directrice exécutive de la chaire Social Business Entreprise et Pauvreté, HEC. L’ambition de changer le monde est au cœur des projets entrepreneuriaux les plus novateurs – ceux de Ford, hier, de Google aujourd’hui. Mais une entreprise qui cultive cette ambition doit aussi se réinventer. Aujoud’hui, la nouvelle frontière est le social business, qui conjugue une ambition de développement et la conquête de nouveaux marchés. Les innovations environnementales et sociales peuvent-elles devenir les leviers d’une transformation des grandes entreprises, améliorant leur performance et contribuant à l’invention d’une nouvelle économie plus soutenable et inclusive ? L’exemple de Danone offre un cadre concret à l’étude des initiatives menées par les multinationale des pays développés, auprès des personnes à bas revenu des pays émergents. http://www.paristechreview.com/2014/01/24/danone-innovation-sociale-multinationale/