Emploi et compétences

2011 : les attentes des cadres

19 jan 2011

Une vision négative de la situation économique, mais des indications positives sur leur entreprise et leur avenir professionnel. Explications.


Si les cadres conservent une vision plutôt négative de la situation économique globale, ils donnent des indications plus positives sur la situation de leur propre entreprise en termes tant de développement économique que de recrutement de cadres.

Ils sont aussi plus optimistes pour leur avenir professionnel. L’Apec vient de livrer son baromètre semestriel « conjoncture et stratégies professionnelles des cadres ». L'optimiste affiché (2 cadres sur 3 le sont) est dégressif avec l’âge (8 cadres sur 10 de moins de 35 ans sont optimistes, contre moins d’un sur 2 de 50 ans et plus) ; il est aussi lié la vision qu’ils ont de la politique RH de leur entreprise : les cadres optimistes sont 83 % à lui faire confiance pour préserver leur emploi alors qu’ils ne sont que 38 % parmi les cadres pessimistes. Ce regain d’optimiste semble se traduire par un plus grand investissement interne : force de proposition, exemplarité, relations avec les collègues et le hiérarchique...

Cependant, cet optimisme évolue de façon variable selon les champs par rapport à début 2010 :

  • Les « perspectives de carrière » gagnent 20 points d’évolution positive (à 46 %) mais 28 % déclarent que leur carrière va connaitre des évolutions négatives,
  • La « rémunération » gagne 11 points d’évolution positive (à 36 %, avec 31 % d’évolution négative),
  • Les « conditions de travail » gagnent 12 points d’évolution positive (à 28 % mais 31 % des cadres considère que leur évolution sera négative),
  • Enfin, pour les DRH, les attentes des cadres sont très éclatées vis-à-vis des politiques RH de leur entreprise : il n’y a pas « une » catégorie « cadre » homogène mais des attentes diversifiées selon la situation personnelle, celle du métier, celle de l’entreprise.

On peut alors comprendre l’attente d’une fonction RH plus à l’écoute (44 % des cadres en font une priorité) qui fait cruellement écho au fait que moins d’un cadre sur 10 la consulte pour être conseillé dans la gestion de sa carrière. La confiance passe par l’écoute et se traduit par une demande de plus grande transparence sur les politiques RH (rémunération, évaluation, mobilité). Ces derniers domaines sont clairement dans le champ de la négociation des règles sociales : cette demande d’écoute adressée aux RH dans le sondage Apec doit être entendue par les organisations patronales et syndicales tant au niveau national pour les négociations en cours (sur l’Apec par exemple) que dans chaque entreprise pour spécifier et orienter les négociations locales. C’est le sens des démarches d’écoute CFDT Cadres en direction des cadres de la fonction publique comme de notre enquête sur le temps de travail.