Emploi et compétences

Aux côtés des ingénieurs

24 fév 2011

Un engagement durable de la CFDT Cadres pour l'insertion professionnelle.


A l’heure du débat sur l’insertion des jeunes diplômés, soulignons le taux globalement meilleur des de ceux issus des écoles d’ingénieurs par rapport aux autres formations universitaires. Mais faut-il s’en contenter ? Ce résultat est sans doute le fruit d’une double exigence exprimée par la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) : d’une part, de mettre en place une formation proche du monde professionnel ; d’autre part, suivre l’accès à l’emploi des jeunes diplômés. Il s’agit bien d’installer une ‘’double boucle’’ interrogeant les processus… mais aussi les finalités ! La traduction de cette exigence est revisitée tous les 6 ans par des audits menés par les membres de la Commission. Des enquêtes externes viennent illustrer l’adéquation, la convenance ou le décalage entre promesses et réalités du travail, entre domaines de formation et besoin du marché. Les travaux de l’Apec ont ainsi mis en avant, avec d’autres, le fléchissement ces 2 dernières années du taux global d’emploi des jeunes ingénieurs, comme celui du taux d’emploi cadre.

 

La CTI

Organisme accréditant les écoles à délivrer le titre d’ingénieur diplômé, la composition de la CTI fait place à une pluralité d’acteurs, y compris les organisations syndicales. Laurent Mahieu, secrétaire général adjoint désigné par la CFDT Cadres, siège au titre du ‘’collège des associations et les organisations professionnelles d’ingénieurs les plus représentatives’’.

Lors du dernier colloque annuel, rassemblant des représentants des deux tiers des écoles d’ingénieur, son Président Bernard Remaud a évoqué les points actuels d’attention : gouvernance des écoles, orientation favorable à l’innovation, information publique et fiable des avis d’accréditation, réalité du positionnement international…. Patrick Hetzel, directeur au ministère de l’Enseignement supérieur, a souligné la nécessité pour les écoles d’ingénieur de prendre en compte la nouvelle politique industrielle, d’accroitre les synergies entre les différents établissements d’enseignement supérieur, d’être acteur de l’emploi des jeunes, par l’orientation et la valorisation des études scientifiques. En bref, il a souligné le rôle sociétal des écoles d’ingénieur. Etienne Klein, philosophe et physicien, a livré un propos décapant sur les liens entre la science et la société. Un aperçu historique a permis de voir en quoi l’idée de progrès est en évolution, voire en décadence. Il a mis en avant la fascination pour l’objet technique quasi magique et a contrario le désintérêt sur le « comment ça marche ? ». Il a insisté sur la nécessité pour les ingénieurs d’approcher l’histoire des sciences et du lien avec la société et souligné l’indigence de la parole publique des ingénieurs : leur engagement citoyen semble comme confiné aux murs de l’entreprise et encore, quand celui-ci est possible. Ceci interroge bien sûr le développement de l’alerte professionnelle promue par la CFDT. L’après-midi fut consacré à des travaux d’ateliers thématiques, Laurent Mahieu animant l’un d’eux sur la question du lien entre insertion professionnelle et évolution des métiers, avec l’appui de l’Apec.

La CFDT Cadres a mis en place un réseau ingénieurs CFDT Cadres. Le lancement le 26 janvier dernier, avec Henri Catz, secrétaire confédéral, a notamment fait le lien entre les formations d'ingénieurs et la Conférence Nationale de l'Industrie.