Emploi et compétences

Tout progresse, sauf la confiance et la charge

13 juil 2011

Le dernier baromètre Apec illustre une dégradation des conditions de travail des cadres.

Le dernier baromètre semestriel de l’Apec auprès des cadres met en avant leur perception optimiste du redressement économique et de leur avenir professionnel. Mais, ici et maintenant, la confiance dans leur entreprise ne décolle pas, et leurs conditions de travail (organisation, climat, rémunération, charge) se dégradent.

Confiance dans la stratégie ?

44% des cadres sondés indiquent que leur entreprise est actuellement en développement économique (contre 31% il y a un an). Plus l’entreprise est grande plus cette perception est forte. Ils sont aussi 53% à penser que le chiffre d’affaires de leur entreprise a connu une évolution plutôt positive depuis deux ans.
68% cadres sont optimistes pour leur avenir professionnel (contre 55% il y a 18 mois) : cette progression est surtout sensible chez les cadres de 55 ans et plus.

Cet optimisme est plus porté par l’état du marché de l’emploi que par la confiance des cadres en leur propre entreprise pour préserver leur emploi. Ceci n’est pas sans lien avec le fait que la moitié d’entre eux estime que depuis deux leur participation à la réflexion stratégique a connu une évolution plutôt négative. Le fossé entre les cadres et les dirigeants est – il en train de se creuser ?

Satisfaction de la charge de travail ?

Pour les 12 prochains mois, les cadres sont toujours plus nombreux à penser que les conditions de travail vont connaitre une évolution négative (36%) que positive (29%).

Concernant leur charge de travail, 51% des cadres en sont satisfaits mais ils sont 58% à penser qu’elle a connu depuis deux ans une évolution plutôt négative (contre 13% une évolution positive).

En arrière fond, la satisfaction à l’égard de la politique RH de leur entreprise stagne et ne recueille un satisfecit que d’un peu plus d’un cadre sur 3.

Des critères discriminants

Si derrière la question de la charge de travail on peut légitimement poser la question de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, si derrière le fossé qui se creuse on peut lire une perte de confiance envers les dirigeants, alors apparaissent ici à nouveau deux caractéristiques qui segmentent aujourd’hui le plus les cadres :

  • la confiance vis-à-vis de la direction d’entreprise,
  • la satisfaction de l’équilibre vie privée-vie professionnelle.

Ces deux axes ont en effet été mis en avant dans l’étude Apec "1990 – 2010 : ce qui a changé chez les cadres" (mars 2011) comme étant les plus discriminants dans la segmentation typologiques des cadres. Deux points de vigilance pour les directions comme pour les organisations syndicales qui invitent à (re)créer les conditions de la participation des cadres au dialogue stratégique et à se préoccuper davantage de leur équilibre de vie. La cour de Cassation ne vient-elle pas de rappeler avec vigueur ce dernier point ?