Salaire et participation

Hommes, femmes... Les inégalités de salaire perdurent

07 mar 2013

Les hommes gagnent 20% de plus que les femmes.


Le salaire moyen brut des femmes cadres s'établit à 47,5 K euros contre 57,3 pour les hommes cadres. La différence entre les salaires des femmes et des hommes est peu élevée pour les cadres qui débutent dans leur vie professionnelle, mais elle augmente progressivement avec l’âge. ‘’Les écarts entre les salaires des femmes cadres et des hommes cadres s’expliquent en grande partie par les effets de structure. Femmes cadres et hommes cadres ne suivent pas les mêmes filières de formation, n’occupent pas les mêmes postes et n’ont pas les mêmes niveaux de responsabilités. Les différences sont également liées au secteur d’activité des entreprises et à leur taille. Ces effets de structure ont tendance à s’accentuer avec l’âge des cadres’’ explique l’Apec.

Elles sont plus diplômées,  la féminisation de l’emploi cadre augmente mais  les femmes  cadres sont toujours largement minoritaires : elles ne représentent que 35% de l’ensemble des cadres du secteur privé. Ce différentiel d’ancienneté peut expliquer une part de l’écart de salaires, l’âge étant le premier déterminant du salaire mais bien d’autres facteurs pèsent défavorablement pour les femmes.

Notamment les choix en termes de formations suivies et de filières choisies : les femmes cadres sont plus diplômées que les hommes cadres…… mais l’Apec relève qu’elles sont issues de filières de formation moins rémunératrices (il y a plus de femmes issues de l’université alors que les formations d’ingénieur sont masculines par exemple). De même, certaines fonctions de cadres sont très féminisées  : la communication, le développement des ressources humaines, etc., alors que les directions générales ou les postes de chargé d’affaire sont très masculines. Non seulement le niveau de responsabilité du poste est l’un des principaux déterminants du salaire mais les filières qui se féminisent deviennent en général moins rémunératrices, moins de primes, moins reconnues.

Les hommes occupent plus souvent que les femmes un poste qui comprend une responsabilité hiérarchique et une fonction managériale. Là aussi rien ne se fait par hasard et le modèle qui prévaut encore aujourd’ hui dans grand nombre d’organisation est celui du manager toujours présent, un modèle qui discrimine indirectement les femmes.  Le fait que les femmes connaissent des évolutions professionnelles moins favorables que les hommes tient essentiellement à la spécificité du déroulement de leur vie professionnelle - avec des interruptions de carrière et une pratique du temps partiel plus fréquente - liée aux enfants. Car encore en France –et notre enquête récente sur le temps le montre- la parentalité est d’abord et toujours  une affaire de femmes.

L’inégalité salariale reflète ainsi les inégalités de déroulement de carrière. Ces contraintes de la vie familiale s'ajoutent alors à celles des organisations pour maintenir les stéréotypes. Car les effets de structure n’expliquent qu’en partie les écarts de salaires entre hommes et femmes cadres. Ainsi, à profils proches, notamment du point de vue de l’âge et du niveau des responsabilités, les écarts de salaires persistent.  En outre, plus le niveau de responsabilité augmente, plus la part des écarts de salaires non expliqués par les effets de structure progresse… Agir sur ces stéréotypes, agir pour améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est agir en amont sur les choix  d’orientation professionnelle des jeunes femmes, c’est agir tout au long de la carrière pour que  les hommes et les entreprises intègrent la responsabilité parentale partagée dans l’organisation du travail. La proposition de la CFDT Cadres d’un congé paternité de deux mois, encouragé et bien indemnisé, est plus que jamais d’actualité.

 

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