Revue Cadres n°440-441. Premiers pas

Octobre 2010


L'édito > Télécharger l'article


Entretien avec Claire Martin

Témoignage d’une jeune cadre. Les premières années de la vie professionnelle

Laissons la parole à un acteur. Claire Martin travaille dans un groupe d’hôtellerie de luxe au service paie. Elle nous raconte son parcours, de la fin de ses études à ses expériences comme stagiaire puis employée en CDI. Elle porte un regard positif sur une histoire professionnelle marquée par des passages enrichissants dans plusieurs entreprises. Elle nous explique aussi ce qui a changé pour elle lorsqu’elle est devenue cadre : un salaire plus élevé, de plus grandes responsabilités et une obligation presque morale de faire des horaires extensibles.


Julien Calmand et Stéphane Jugnot

L’effet des filières de formation. Un accès à l’emploi différencié

De grandes enquêtes statistiques permettent de dresser un tableau juste et nuancé des premières années professionnelles. Les enquêtes « Génération », organisées par le Cereq, donnent entre autres une vision représentative de l’insertion professionnelle des 380 000 jeunes sortis du supérieur. Si le diplôme de niveau Bac+5 constitue bien un rempart efficace contre le chômage, il cache des disparités importantes entre grandes écoles et universités, mais aussi entre filières universitaires. A diplôme égal, être femme, enfant d’ouvrier ou d’immigrés est pénalisant. Quant au recours aux réseaux et à la maîtrise des codes sociaux, ils expliquent en partie la situation plus favorable des enfants de cadres.


Camille de Bovis, Pauline Fatien et Catherine Glée

Fidéliser les jeunes. Les réponses paradoxales des entreprises

C’est un paradoxe pour le moins surprenant qui semble caractériser la situation du marché du travail en France aujourd’hui. Quand les observateurs ne cessent de souligner la situation préoccupante des jeunes face à l’emploi, les entreprises déplorent une difficulté à les recruter et à les fidéliser. Serait-ce le signe d’une inadaptation des pratiques managériales d’accueil et de rétention d’une population que l’on décrit comme« à part » ? Il semble en tout cas que la question provoque des réactions contrastées. C’est ce qui ressort d’une recherche réalisée fin 2009 auprès de 59 entreprises françaises interrogées sur leurs représentations des jeunes actifs ainsi que sur leurs pratiques en cours ou souhaitées pour les intégrer et fidéliser.


Alain Mergier

Les jeunes et l’autorité. Des attentes spécifiques

Les jeunes générations refusent-elles vraiment l’autorité, comme on l’entend trop souvent ? Non, nous répond Alain Mergier. En réalité, si elles n’adhèrent pas à une forme d’autorité traditionnelle, fondée essentiellement sur le statut, elles acceptent beaucoup plus volontiers une autorité fondée sur la compétence et une forme de pacte interpersonnel de reconnaissance du manager par ses équipes. Mais l’entreprise fonctionne encore aujourd’hui trop souvent en s’appuyant sur des formes d’autorité qui ne correspondent ni aux évolutions de la société, ni aux aspirations des jeunes.


Denis Monneuse

Une relation ambivalente avec le travail. Retour sur des idées reçues

Contrairement à certaines idées reçues, les jeunes accordent une grande importance à leur travail et les différences intergénérationnelles au travail sont finalement moins conflictuelles que ce que l’on croit. Mais les jeunes sont aussi très exigeants vis-à-vis du travail. Plus décomplexés et radicaux que leurs aînés, ils expriment plus ouvertement leurs attentes, comme celle d’un meilleur équilibre entre vie familiale, amicale ou associative et vie professionnelle et sont peut-être de ce fait moins enclins à tout donner à l’entreprise.


Entretien avec Alexandre des Isnards et Thomas Zuber

Une génération connectée. Des frontières brouillées entre temps professionnel et privé

Avec Facebook et les messageries instantanées (MSN), le concept d’intimité est en train de changer : temps privé et professionnel sont confondus puisque parmi les amis il y a à la fois de « vrais » amis et des collègues de bureau. Dès l’arrivée dans l’entreprise, il faut apprendre à communiquer, à être visible en interne, à aller vite. Ces nouvelles manières de communiquer changent le travail. Et la notion d’horaires est plus floue qu’autrefois, ce qui est parfois à double tranchant on s’en doute.


Entretien avec Thiébaut Weber

La CFDT et les jeunes. Le défi du renouvellement

La CFDT milite pour une sécurisation du parcours des jeunes, de l’école à l’insertion professionnelle. Elle revendique aussi l’instauration d’un dispositif « jeune actif » et une extension réelle du RSA aux actifs démunis de moins de 25 ans. Mais la CFDT souffre d’une pyramide des âges vieillissante et en l’état actuel, plus de la moitié des dirigeants et des adhérents de l’organisation sera partie à la retraite dans dix ans. Pour remédier à cette situation inquiétante, il faudra lancer de grandes campagnes d’adhésion en direction des jeunes actifs dans les années à venir.


Focus. L’accueil des stagiaires dans l’administration des douanes. Un exemple réussi d’action syndicale


Franca Salis-Madinier

Adapter l’offre syndicale. La CFDT Cadres propose des actions concrètes

A la CFDT Cadres, toute une réflexion s’est organisée, parfois à partir d’exemples étrangers, autour de la forme de l’offre syndicale, du langage utilisé, des pratiques syndicales poursuivies pour mieux toucher les jeunes générations. Le site de la CFDT Cadres, en complète refonte, sera orienté vers une logique d’aide aux jeunes professionnels lors de leur intégration en entreprise. L’élaboration d’un guide spécifique en direction des jeunes donnera des réponses pratiques à des problèmes professionnels. Ces actions, et d’autres, sont décrites dans cet article.


Entretien avec Julien Bayou

Mieux encadrer les stages. Génération précaire en première ligne

Pour terminer, regardons du côté des nouvelles formes de militantisme. Génération précaire milite pour l’inscription du droit du stagiaire dans le Code du Travail, la limitation de la durée de tous les stages à six mois et la mise en place d’un quota de stagiaires de 10% maximum par entre-prise. Aujourd’hui, des lois existent pour protéger les stagiaires, mais elles sont faciles à contourner. Le combat de Génération précaire, nous a intéressés pour son contenu mais aussi pour sa forme. Il constitue un bon exemple d’une nouvelle forme d’engagement thématique qui privilégie l’action, et dont pourraient s’inspirer les syndicats pour se rapprocher des jeunes.


  • Journal

  • Philippe Portier. L’industrie, composante encore essentielle de notre économie. Plaidoyer pour une politique industrielle volontariste

  • François de Maigret. Faut-il supprimer la fonction Ressources Humaines ? Le quotidien du délégué syndical vu par trois anecdotes

  • Notes de lecture