Numérique et télétravail

Travailler à distance, mais en proximité ?

15 nov 2011

Quand projets technologiques et projets de tiers lieux se croisent.

Selon les chiffres dévoilés par le gouvernement, seulement 9% des salariés travaillent depuis leur domicile ou en situation nomade à l’aide des NTIC. La France serait donc en retard, puisque la pratique du télétravail se développe dans l'Union européenne avec un taux de 18% de télétravailleurs en moyenne, et plus de 30% dans les pays scandinaves.  Et pourquoi rattraper le retard ? pour faire du chiffre ? La France n'a ni les même emplois, ni la même géographie du travail, ni le même climat, ni les mêmes logements, ni la même culture que la Finlande ! En France si tous les télétravailleurs réels faisaient leur "coming out" dans les entreprises, cela changerait la donne.

Resituer la question dans un contexte plus large : le travail à distance est à la fois une affaire d'équipement technologique et d'espace de travail. La CFDT Cadres et la CFDT Île-de-France ont été auditionnées par les chercheurs du programme de recherche et d'innovation Wite, pour Work it easy (travailler facilement avec les technologies de l’information). Soutenu par le Fonds Unique Interministériel, il réunit sept partenaires et un territoire autour de la création d'une plateforme technique dédiée au travail à distance. L'objectif est de développer un environnement de télétravail unifié, basé sur la virtualisation, la communication instantanée et l'interopérabilité des systèmes. Ce projet de vingt mois qui a démarré en décembre 2010 est labellisé par le pôle de compétitivité Advancity.

L'enjeu, notamment, est  la question des lieux dédiés au travail à distance. A proximité du domicile, à la fois comme alternative au télétravail à domicile et pour développer de nouvelles formes d’intégration du travail dans la société par un environnement adapté. La question de l’acceptation sociale par le territoire, les salariés et les entreprises, est posée. La CFDT en débat actuellement en Île-de-France à Pantin (93) et Rueil-Malmaison (92). Dans le même temps, le Conseil régional a délibéré fin septembre en faveur du déploiement d’un réseau de tiers-lieux de travail : télécentres, bureaux partagés et lieux de co-working. Un budget est mobilisé pour soutenir des expérimentations. Un appel à manifestation d’intérêt va être lancé. Va-t-on vers l’émergence de nouvelles « bourses » du travail ? Quelle place pour les organisations syndicales dans ces projets ? Initiatrices ou observatrices ? Pour aller en ce sens, le Conseil régional a décidé d’intégrer l’association paritaire Aract dans la commission d’évaluation des projets. A suivre donc. La CFDT Cadres maintient sa veille active

 

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