Emploi et compétences

Emploi senior : le lent réveil des entreprises

20 sep 2010

La part des 50 - 64 ans dans la population active est passée de 20,5 à 24,6 % et le taux d’emploi de 47,6 à 50,8 %. Travailler après 50 ans : le regard des employeurs change, enfin.


La Dares publie deux études sur le travail après 50 ans : où en sont les entreprises ?

Presque 10 après le "rapport Quintreau" (CFDT) "Ages et Emplois à l’Horizon 2010" (Cese, oct. 2001), après une décennie d’évolutions législatives et conventionnelles, après de nombreuses expérimentations et études, de multiples engagements des acteurs... Quelle est la vision des employeurs et la réalité des pratiques ? Tel est l’objectif de l’enquête menée auprès de 4500 employeurs par la DARES et qui est restituée dans deux notes d’analyse (septembre 2010).

Par rapport à l’enquête précédente (2001), la part des seniors (50 / 64ans) dans la population active est passée de 20,5 à 24,6 % et le taux d’emploi de 47,6 à 50,8 %.  L’opinion des employeurs  a fortement évolué : l’impact négatif du vieillissement sur la productivité n’est plus souligné que par 15 % des employeurs contre 33 % 7 ans avant. 70 % estiment que cette augmentation aura des effets positifs. Mais 39 % des employeurs continuent à craindre que le vieillissement entraine un accroissement du coût du travail (contre 47 % en 2001). 74 % des employeurs déclarent que des compétences clés sont détenues par des seniors dans leur entreprise.

 

 

 
Les « outils » de maintien dans l'emploi sont de plus en plus utilisés. Cependant :
• L’obligation de négocier un accord GPEC n’est respectée que par un quart des entreprises concernées (celles de plus de 300 salariés),
• La formation des seniors demeure très en deçà de celle des autres salariés (34 % contre 44 % pour l’ensemble des salariés),
• L’entretien de deuxième partie de carrière est en place dans 37 % des entreprises de plus de 500 salariés et dans 19 % des  entreprises  ayant entre 250 et 500 salariés.
Les dernières mesures gouvernementales concernant l’obligation de négocier ou d’engager un plan d’action « seniors » feront elles évoluer positivement cette réalité ? il est trop tôt pour le dire. De même comment se jouera l’articulation entre la fin des retraites d’office avant 70 ans et la rupture conventionnelle ? Il y a sûrement à innover pour mieux sécuriser la transition vie professionnelle / retraite. Le contexte économique n’est pas favorable aux seniors sortis de l’emploi et qui cherchent un nouveau job. Cela impose la vigilance syndicale notamment sur la pratique de la rupture conventionnelle et nécessite une action dans les entreprises pour passer des écrits aux actes

Comme elle l’a fait par le passé au sein de l’Anact, de l’Apec et des projets e-Sangathan et surtout Senior Competence, la CFDT Cadres poursuit son engagement sur ce chantier, par exemple en impulsant de nouveaux services Apec aux cadres pour sécuriser la seconde partie de carrière.