Emploi et compétences

Emploi cadre : la grande prudence des entreprises

24 juil 2012

Elles diffèrent leurs embauchent alors que la croissance est nulle.


L’Apec a interrogé en juin dernier un panel de 750 entreprises de plus de 100 salariés représentatives du secteur privé. Résultat : les intentions d’embauches reculent nettement : moins d’une entreprise sur deux prévoient de recruter au moins un cadre au troisième trimestre 2012. Pour l'Apec, ‘’la situation économique difficile entraîne une grande prudence de la part des entreprises. Et tout laisse penser qu’elles seront moins nombreuses à recruter dans les prochains mois’’ (Apec, note trimestrielle n°40). L’économie française a en effet nettement ralenti depuis le début de l’année avec une croissance nulle. Les conjoncturistes de l’Insee prévoient cependant une reprise et tablent sur 0,4% du PIB sur l’ensemble de 2012.

Comme chaque trimestre, c’est l’absence de départs et de turn-over qui constitue la principale explication des entreprises qui n’envisagent pas de recruter un cadre au prochain trimestre. Les cadres débutants et les cadres très expérimentés sont moins recherchés par les entreprises qui recrutent.

On observe peu d’évolutions quant aux fonctions cadres ciblées pour les prévisions de recrutements. Les fonctions commerciale, études-R&D et gestion-finance-administration sont traditionnellement celles où les recruteurs expriment le plus de besoins. Les cadres commerciaux sont particulièrement recherchés. Mais peut-être y a-t-il une part d’effet d’image recherché par les entreprises : annoncer des prévisions de recrutement, c’est rechercher des talents. A contrario, les postes de cadres de direction, en communication ou les postes spécialisés dans la santé, le social ou la culture sont les moins recherchés par les entreprises exprimant des intentions d’embauches.

Enfin, le nombre moyen de candidatures par offre pour les offres confiées par les entreprises à l’Apec est en baisse avec 41 candidatures en moyenne par poste (62 pour les jeunes). Un chiffre monté à 58 fin 2009.

La part des recrutements toujours en cours s’élève à 24 % au dernier trimestre 2011. L’allongement des procédures s’explique principalement par de plus grandes difficultés pour les recruteurs à trouver des candidatures qui correspondent à ce qu’ils recherchent. Ainsi, le manque de candidatures adéquates est plus souvent cité par les recruteurs pour justifier la longueur des procédures, à hauteur de 66 % contre 53 % un an auparavant. C’est sans doute le signe d’une plus grande prudence des entreprises. Dans un contexte économique incertain, elles prennent plus de temps à examiner les candidatures pour sécuriser leurs recrutements. Les entreprises peuvent aussi différer leurs embauches sans pour autant les annuler.

 

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