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Comment favoriser l'insertion des jeunes

07 fév 2011

L’entreprise doit faire des efforts pour mieux intégrer les jeunes sans en faire la variable d’ajustement.

Bien que le diplôme constitue un rempart contre le chômage, il ne met pas à l’abri d’une forme de précarité. En 2010, si 64 % des jeunes diplômés trouvent un emploi 8 mois après leurs études, plus de la moitié ne décrochent qu’un CDD ou un contrat en intérim. Une tendance que la crise de 2008 a renforcé.

Le stage constitue un tremplin pour une insertion durable mais à condition qu’il soit bien encadré. Il peut devenir une trappe à précarité : 417 euros par mois pour un emploi qualifié sans charges sociales, c’est tentant pour des « employeurs voyous »…

La CFDT Cadres est par ailleurs perplexe concernant les bénéfices d’une éventuelle nouvelle forme de contrat de travail. Il suffit de regarder un pays comme l’Italie qui a détricoté le code du Travail et multiplié les formes de contrats (plus de 200…) et qui conserve un taux élevé de chômage des jeunes (3 points au dessus de celui de la France). Regardons les pays qui s’en sortent mieux : en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Danemark, il n’existe pas de grandes écoles et les filières techniques sont bien valorisées. La flexibilité s’y accompagne des dispositifs sécurisants : indemnités, formation et mesures encourageant le retour à l’emploi, etc.

Pour la CFDT, l’entreprise doit faire des efforts pour mieux intégrer les jeunes sans en faire la variable d’ajustement en cas de conjoncture défavorable. Elle devrait adapter les formes de management à cette « smart génération », donner plus d’exemplarité de la part des dirigeants quant aux valeurs affichées, donner du sens au travail et mieux préparer le poste de travail en accompagnant les jeunes dès leur entrée ans l’entreprise.

Il faut également favoriser les passerelles entre école et entreprise. Les DRH attendent une meilleure adaptation des filières et des formations. Une enquête de l’ANDRH indique que les managers en place considèrent les jeunes professionnels comme « peu conformes aux codes de l’entreprise », « soucieux de leur équilibre de vie », « impatients et gourmands » !