Stress et conditions de travail

Du bien-être au ''bien faire'' son travail

23 jan 2012

Radio France a interrogé 7000 internautes, dont plus de 45% sont des cadres.


Beaucoup d’enseignements sont proches des enquêtes recherche-action de la CFDT Cadres et des analyses de l’Observatoire des cadres : un attachement à l’activité et un sens de l’engagement, mais une défiance à l’égard de l’organisation et du culte de la performance. Les résultats de l’enquête Radio France ''Quel travail voulons-nous ?'' font apparaître que les qualités principales du travail idéal sont d’abord de pouvoir continuer à apprendre, d’avoir l’impression de réussir quelque chose, de se rendre utile et de contribuer au lien social. Si le travail est majoritairement un moyen de gagner sa vie, moins d’un répondant sur dix considère qu’il faut gagner beaucoup d’argent. Les priorités pour améliorer le travail aujourd’hui sont d’abord d’arrêter la course à la rentabilité, de travailler mieux et de faire un travail de qualité.

Résultat de l’individualisation du travail, les salariés se déclarent très majoritairement seuls et ne font confiance d’abord qu’à eux-mêmes. A revenu égal, plus d’un répondant sur trois voudrait être son propre employeur ! Enfin, trois fois plus de répondants déclarent faire confiance aux syndicats par rapport à leur employeur pour assurer leur bien-être au travail. Plus de 65% considèrent que la principale préoccupation de leur employeur est la rentabilité de leur travail et qu’il ne se soucie pas du bien-être au travail.

Pour la CFDT Cadres, une très large majorité des cadres sont investis et impliqués dans l’entreprise. Ils ont le goût du travail et la crise financière n’a pas modifié cette motivation générale. Paradoxalement, beaucoup se plaignent d’être en surcharge et de ne pas faire leur travail correctement. Et la plupart sont tenus à distance des prises de décision.

Les salariés, cadres en tête, veulent être entendus et écoutés sur l’organisation du travail et peser sur la stratégie de leur entreprise. Réformer de la gouvernance n’est pas simplement une question morale ou de principe : c’est un enjeu de performance et d’efficacité. Loin du travailler plus pour gagner plus, slogan emprisonné dans une approche quantitative du travail, il s’agit d’impliquer plus pour gagner plus collectivement.  Chaque salarié est en quête de satisfaction et d’autonomie. Il entend reprendre du pouvoir sur son travail et être acteur de son destin professionnel. C’est le pouvoir de ''bien faire'' qui sera le moteur du bien-être au travail.
 

 

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