Fonctions publiques et réformes

Management et réorganisations : entre bricolage gestionnaire et recherche de sens

25 mai 2010

Séminaire Observatoire des Cadres au ministère de l'Économie. La fonction publique évolue rapidement Comment renouer avcec un dialogue professionnel et social ? Comment échapper à une simple reproduction des excès du privé ?


La fonction publique évolue très rapidement depuis quelques années, notamment sous l’effet de  la mise en œuvre de la Loi organique relative aux lois de finances (Lolf), qui a enclenché le processus de transformation radicale des règles budgétaires et comptables de l'État,  et depuis 2007 de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qui constitue le cadre de la réforme de l’Etat. Comme dans les entreprises, toutes ces réformes et restructurations se traduisent pour les personnels par des modifications parfois importantes de leurs missions, de leur gestion, de leurs conditions de travail et de rémunérations, voire de leur métier et de leur avenir. De nombreuses observations et études montrent que la résistance au changement apparait lorsque les orientations des changements ne sont pas partagées. Cela se traduit aujourd’hui dans la Fonction Publique par une crise de confiance profonde entre le pouvoir politique et l’encadrement.

L’une des causes de la perte de confiance est le recours aux consultants qui comme dans le privé dictent les méthodes, sans associer à la réflexion les cadres qui seront chargés de la mise en œuvre des réformes. La récente décision du Premier ministre qui calque les programmes « talents » des entreprises et prévoit la sélection d’un vivier de jeunes hauts fonctionnaires prometteurs est un autre exemple de « copier-coller » du privé vers le public. Comment impliquer les fonctionnaires et agents publics, notamment les cadres, dans les changements ? Comment nouer - ou renouer - un dialogue tant professionnel que social ? Comment échapper à une simple reproduction des excès actuels du « modèle » du privé ?

 

Anne Debar est diplômée de l'Ecole Polytechnique (1994), de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (1996) et du Collège des Ingénieurs (1997). Après avoir exercé plusieurs responsabilités au sein du Ministère des Transports et de l’Equipement dans les domaines économiques, techniques puis dans les RH, elle mène des travaux de recherche en sociologie sur les impacts des réorganisations et des réformes notamment sur le travail et sur le management, au sein du Latts (laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés qui associe des chercheurs de l’Ecole des Ponts ParisTech, du CNRS et des enseignants-chercheurs, principalement de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée).

Josette Théophile est, depuis octobre 2009, directrice générale des ressources humaines (DGRH) du ministère de l’Education nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Auparavant elle a exercé à la RATP les fonctions de directrice du département « Potentiel humain et formation » puis de directrice des ressources humaines, avant de devenir en 1999 directrice générale adjointe en charge de l’innovation sociale. Josette Théophile est titulaire d’un 3ème cycle en philosophie à la Sorbonne et d’un  3ème cycle de relations du travail au Celsa.