Numérique et télétravail

Les cadres CFDT face aux changements technologiques

19 juin 2012

Le comité national 2012 se penche sur le cas des technologies de l’information et de la communication, entre travail et action syndicale.


C’est dès le début des années 1970 que la CFDT s’intéresse particulièrement aux enjeux des changements technologiques, principalement le nucléaire et l’informatique. Ces deux technologies posent des questions plus larges que celles abordées par le syndicalisme traditionnel, et beaucoup plus larges que celles du pouvoir d’achat, des carrières ou des retraites. Elles soulèvent des problèmes de conditions de travail, mais aussi de conditions de vie (mise en place des premiers grands fichiers administratifs), d’écologie et de modèle de développement (construction des centrales atomiques). Ces raisons expliquent que, pendant de longues années, la CFDT est la seule organisation syndicale française à s’intéresser à ces questions. Les premières luttes syndicales concernant l’informatique éclatent en 1971 dans les ateliers de saisie de l’information du tertiaire. Elles sont le fait des opératrices de saisie. Les revendications ne sont pas salariales, mais portent sur les conditions de travail. Le travail est peu intéressant, très répétitif et le passage des cartes perforées au terminal à écran cathodique est l’occasion d’augmenter les cadences exigées, soit 5 mouvements de doigts par seconde...

Depuis cette époque, la CFDT Cadres joue un rôle déterminant dans les réflexions et les luttes syndicales concernant les changements technologiques et organisationnels, et en particulier ceux liés à l’informatique. Yves Lasfargue le rappelle dans cet article paru à l'occasion du 40ème anniversaire. De la filière télématique aux propositions sur le télétravail, les technologies engagent la responsabilité sociale des cadres. Très vite se fait jour que le syndicalisme, non seulement a son mot à dire sur ces questions, mais en est l’un des acteurs décisifs : à la fois en étant en prise directe avec le monde du travail qui est impacté de plein fouet par les nouvelles technologies, mais aussi parce qu’en son sein, et au contact des autres salariés, des ingénieurs, cadres et techniciens mènent une réflexion spécifique sur les outils et techniques qu’ils sont chargés de développer ou de mettre en oeuvre dans le cadre de leur activité professionnelle. Dans la culture politique du militantisme cadres CFDT, l’intérêt pour les nouvelles technologies peut ainsi se lire comme l’une des déclinaisons de la responsabilité sociale des cadres.

Entre la fin des années 1980 et celle des années 1990, on voit littéralement exploser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) que l’on appelle rapidement simplement TIC. Apparaissent alors parmi les propositions figurent la nécessiter de négocier ‘’le droit à l’isolement et le droit de coupure » (qui deviendront le « droit à la déconnexion’’), la nécessité d’adapter le droit du travail aux nouvelles caractéristiques des activités professionnelles (travail à distance, nouveaux types d’astreinte…), la nécessité de mettre à la disposition de tous les acteurs économiques et sociaux les possibilités de ces nouvelles technologies.

"Solutions technologiques, travail des cadres et action syndicale : le cas des technologies de l'information et de la communication" jeudi 21 et vendredi 22 juin 2012 à Paris 19ème. Le comité national 2012 de la CFDT Cadres débat durant deux jours sur les évolutions du rôle et des métiers de cadres avec les nouveaux systèmes d’organisation que les réflexions sur les technologies. Afin de renouveler des revendications nourries par une tradition aujourd’hui quarantenaire. La prochaine revue Cadres CFDT reprendra l'essentiel des interventions du comité.

 

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Télécharger l'article d'Yves Lasfargue paru dans Cadres CFDT spécial 40 ans, sept. 2008