Jeunes et stagiaires

L'apprentissage entre croissance et ambiguité

20 jan 2012

Devenu incontournable dans le supérieur, l'apprentissage ne doit être pas être dénaturé.

L’apprentissage concerne les jeunes entre 16 ans et 25 ans. La formation est sanctionnée par un diplôme de l’enseignement professionnel ou technologique, un titre d’ingénieur ou un titre répertorié. La formation dure entre un et trois ans et a lieu dans les centres de formations développés par les branches professionnelles, les Greta (groupements d’établissements publics locaux d’enseignement), les chambres de commerce ou les écoles. La rémunération varie en fonction de l’âge et de l’année d’étude.


Plus de 100 000 apprentis chaque année

La taxe d’apprentissage date de 1925 mais cela fait deux décennies la loi ouvre l’apprentissage dans l’enseignement supérieur : les premières formations d’ingénieur par l’apprentissage ont été accréditées par la Commission des titres d'ingénieurs (CTI) dans les années 90. Le développement de l’apprentissage dans le supérieur est une responsabilité aux multiples acteurs et un système complexe de mise en place : des ministères, conseils régionaux (responsables de la carte des formations), collecteurs (Octa), structures fédératrices pour rassembler les employeurs (les CFA dédiés ou non au supérieur), les écoles d’ingénieurs, les universités et les autres établissements d’enseignement supérieurs et les enseignants mobilisés, la CTI… Sans oublier les sections syndicales d’entreprises, les partenaires sociaux, les entreprises, les salariés tuteurs d’apprentis… Et les apprentis eux-mêmes !

En 1995, les apprentis représentaient 2,5 % des apprenants de l’enseignement supérieur (hors BTS). En 2005, ils sont 70 000 apprentis, soit 3,5 fois plus. En 2009, 103 000 apprentis sont réparties entre BTS et DUT (60 000), ingénieurs ou masters (26 000) et licences (17 000). Ils représentent 11,7 % des apprenants de l’enseignement supérieur hors BTS (lire la note Dares).


Diversifier les voies d’accès à une profession

L’apprentissage peut concourir à accroitre le nombre d’étudiants dans certaines filières. Les apprentis représentent par exemple 12 % des 31 000 ingénieurs diplômés (dont 3 600 diplômés par an et 11 000 en formation). La tendance à l’ouverture de nouvelles filières permettra d’atteindre en 2015 15 % des diplômés. Pourquoi un tel essor ? L’apprentissage permet de diversifier les voies d’accès à une profession. Et, par là même, à l’enrichir de parcours multiples en contribuant tout à la fois à l’égalité des chances et à l’ouverture sociale. L’offre de formation d’ingénieurs par l’apprentissage recensée par la CTI représente ainsi 179 spécialités différentes (contre 91 en 2005).

L’apprentissage est donc une chance à ne pas dénaturer. Un décret publié le 30 décembre 2011 officialise la possibilité d’être en formation par apprentissage dans un CFA sans contrat d’apprentissage… les séquences en entreprises étant gérées par des contrats de stage. Le seul garde fou étant la limitation à un an de cette situation. N’y a-t-il pas là un vice caché qui risque de se retourner vers les apprentis les moins armés pour trouver un employeur et vers l’apprentissage ? Rappelons que la loi impose un développement de l’apprentissage (passer en 2012 de 3 à 4 % des effectifs dans les entreprises de 250 salariés et plus). Mais pas à n’importe quel prix.

 

A télécharger

La CTI fait le point sur la formation des ingénieurs par l’apprentissage