Gouvernance et compétitivité

Crise de la dette, dette de la crise

05 oct 2011

Les syndicats exhortent les Européens à agir d'urgence.


La crise de 2011 s’explique par un endettement des États et la réponse inadaptée de l’Europe. Les taux d'endettement qui ont amorti les effets du choc financier de 2008 (et éviter un effondrement du système comme en 1929) ne sont aujourd’hui plus supportables. La crise actuelle résonne comme une dette de la précédente... Une partie trop importante des ressources nationale est consacrée au remboursement. Résultat : les marchés financiers doutent de la capacité des États d’y faire face. C’est un ""ralentissement par inquiétude".

Parallèlement, la frilosité dans les mesures européennes d’aide à la Grèce et dans la mise en place d’une gouvernance économique et sociale s’accompagne de plans de rigueurs nationaux désordonnés et inadaptés. Et sans incitation publique, point de croissance, et donc baisse des remboursements. C’est un cercle vicieux, un problème sans solution. Mais la crise n’est pas une fatalité. Il est possible de prendre des décisions fortes, telles que :

  • Mutualiser une partie des dettes européennes et émettre des obligations européennes eurobonds,
  • Muscler la régulation des marchés financiers, interdire les produits financiers exclusivement spéculatifs et les paradis fiscaux,
  • Réformer le système bancaire et accroître l’aide publique aux banques : recapitalisation, séparation des activités… Le débat est ouvert.
  • Engager en France une réforme fiscale : suppression des niches fiscales, des exonérations sans contreparties, etc

Uni Europa, le syndicat mondial des compétences et des services (900 syndicats, 20 millions de travailleurs dans le monde) demande l’arrêt de mesures d'austérité et se sont engagés à mobiliser pour la reconstruction de l'économie européenne en passant par l'emploi, la protection sociale et des salaires décents.

Les politiques actuelles ont échoué à mettre fin à la crise économique

''Le casino est à nouveau plein et la spéculation s’épanouit'' a déclaré Frank Bsirske, le président d’Uni Europa, par ailleurs président du syndicat allemand Verdi. ""Les mesures prises par les gouvernements pour sauver les banques ont provoqué une crise de la dette. Ces pertes bancaires sont payées par les travailleurs. La dette privée est devenue une dette publique. Ce que nous avons maintenant c’est le triomphe politique des marchés financiers sur l'économie réelle. Et c'est là le vrai scandale".

Cette résolution comporte également le clair soutien des syndicats à l'euro. La fin de la monnaie unique plongerait l'économie européenne et globale dans une nouvelle crise. Les Etats membres ont favorisé la concurrence sur la solidarité pendant trop longtemps. Si la Grèce fait défaut, l'Europe risque de sombrer dans une nouvelle récession.

Stavros Koukos, le président du syndicat des travailleurs du secteur bancaire OTOE, a déclaré que la Grèce est utilisée comme un laboratoire. Les travailleurs ne sont pas pris en compte et se sentent piégés. ''Les Grecs sont les souris de laboratoire de cette expérience antidémocratique'', a déclaré Stavros Koukos. ''Demain, ce sera le reste de l'Europe. Ce remède pour la Grèce ne fonctionne pas. Nous avons besoin d'un autre type de politique''. ''Nous devons nous mobiliser contre l'approche néolibérale. L'Union européenne est en train de faire du chantage aux Etats et aux populations'', a déclaré l’actuel Secrétaire Régional d’UNI Europa Oliver Roethig. ''Mobiliser ne signifie pas uniquement se réunir à Bruxelles mais aussi rassembler et agir à tous les niveaux. Nous combattons le plus efficacement là où nous sommes les plus forts''.

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