Gouvernance et compétitivité

Les TPE emploient plus de 100 000 ingénieurs...

01 oct 2012

... ce qui est très insuffisant. Nos TPE / PME sont-elles assez intenses en capacités scientifiques et technologiques ?


Quel est le poids des ingénieurs dans les petites entreprises ? Selon le conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (IESF), ils sont 104 000 (sur un total de 463 000) dans les entreprises de moins de 250 salariés. Hors, ces entreprises emploient selon l’Agirc 1 640 000 cadres et assimilés. Les ingénieurs représentent ainsi 6,3 % des cadres des petites entreprises contre 22,7 % des grandes entreprises. Voilà qui est inquiétant.

Au-delà des calculs, ce sous équipement des PME-TPE en capacités scientifiques et technologiques interroge : déploiement de politiques industrielles, sous développement des PME françaises à l’export, potentiels d’innovation… Derrière les starts up où travaillent quasi exclusivement des ingénieurs et docteurs, d’autres n’en emploient aucun.

Les ingénieurs diplômés ne sont pas les seules ressources scientifiques et techniques, il y a là un sujet de mobilisation collective afin de comprendre la situation, d’identifier ce qui bouge ou fait bouger sur ce sujet et ce qui freine. Le chiffre ''emploi'' masque d’autres réalités, d’autres liens entre PME et formation d’ingénieur, notamment dans les écoles qui ont été créées avec cette vocation d’accompagner le développement du tissu local de PME / PMI (les écoles nationales d’ingénieur – Eni - par exemple) ou encore dans certains cursus par apprentissage lorsque le réseau des partenaires industriels est implanté par nature dans ce tissu.

Si la CFDT pousse notamment au développement de l’accès à la qualification d’ingénieur par la voie de la formation continue et par celle de l’apprentissage, c’est aussi parce que ces voies permettent une plus grande diversité en entrée des profils et en sortie des entreprises. Dans la période récente, il est intéressant de noter :

  • Le projet porté par les Insa, les Universités de Technologies (réseau UT), l’Université de Lorraine et le Cési, retenu par le dispositif des initiatives d’excellence en formation d’ingénieur,  et qui porte sur le développement dans les formations de capacités spécifiques au développement des PME (projet Innovent-E).
  • Les actions d’établissements comme l'Ecole Centrale Paris pour développer ces liens.

Que faire ? Voici quelques pistes :

Il y a là pour la Commission des titres d'ingénieurs (CTI) un champ d’observations voire de recommandations,

Nous pourrions imaginer que la prochaine semaine de l’industrie valorise les TPE / PME,

L’évaluation de la politique des pôles de compétitivité doit être menée sur cet impact là également,

Le soutien à l’apprentissage, à la formation continue hautement qualifiante, au bon usage du crédit impôt recherche doit y contribuer,

Envisager l’articulation entre la Conférence Nationale de l’Industrie et les réseaux d’écoles d’ingénieur,

Positionner plus fortement les écoles d’ingénieur dans l’animation territoriale des éco-systèmes d’innovation

Tous ces aspects seront débattus lors de la rencontre nationale ingénieurs de la CFDT Cadres.

 

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