Vie syndicale

Journée d’échanges Enseignement supérieur "Mieux vivre au travail" le 26 mars

03 mar 2015

Interviews de Laurent Mahieu, président de la Commission des titres d'ingénieurs.


Journée d’échanges Enseignement supérieur « Mieux vivre au travail » organisée le 26 mars par le CNES&ST, l’INRS et la CNAMTS, en partenariat avec l’IESF, la CTI, la CDEFI, la CGE, la CPU, le BNEI. Interview de Laurent Mahieu, Président de la CTI paru dans Grand angle.

 

Dans quel cadre situez-vous les questions liées à la Santé et à la Sécurité au travail ?

Dans la société de ce début du XXIe siècle la question de la maîtrise des risques est de plus en plus prégnante et elle adresse des défis à trois « univers » que l’honnête homme d’aujourd’hui, l’honnête ingénieur de demain, doit être en mesure d’interpeller de façon synchrone et continue : l’univers de la science pour se saisir à bon escient des possibilités ouvertes par les avancées de la recherche ; l’univers de la société pour en entendre et comprendre les aspirations et les besoins, les peurs, les idées neuves, l’éthique et l’esthétique ; l’univers socioéconomique et professionnel pour le rendre à même d’ajuster ou d’innover dans ses réponses en termes de produits, de services, de normes, d’usages. L’ingénieur a majoritairement vocation à être immergé dans l’univers socioéconomique et c’est là qu’il doit démontrer sa capacité à bien situer son activité dans ce « dialogue » sciences – société. Il en va de sa crédibilité. Les concepts du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises sont en toile de fond de la maîtrise des risques.


Qu’en est-il aujourd’hui de la formation des ingénieurs ?

L’espace de la formation initiale des ingénieurs devra permettre à ces derniers de développer leurs capacités à repérer les risques et à apporter des réponses dans un dialogue multidisciplinaire, avec une pluralité d’acteurs et dans une logique de coproduction. Au premier chef, il est concerné par l’univers même de la production, celui du travail et les principes de préventions des risques professionnels doivent lui être familiers et devenir un élément de fond de sa culture professionnelle. Chacun doit pouvoir parler « risques » en référence à son univers professionnel qu’il s’agisse du BTP, des TIC, de la fonderie ou de la navigation maritime. La Cti a inscrit « la santé et la sécurité au travail » parmi les 11 domaines de compétences de tout ingénieur. A ce jour, 140 écoles d’ingénieurs sur 200 déclarent que, a minima, un enseignement obligatoire est dispensé aux élèves ingénieurs. Cela ne résume pas la question des risques mais c’est primordial.


Comment compter vous avancer sur cette problématique ?

Au-delà du module obligatoire, il importe de mesurer si cette culture infuse peu à peu et de manière transverse l’ensemble des possibles, tant dans le dialogue avec les enseignants chercheurs, que dans l’ouverture sur les questions de société et dans l’univers de l’entreprise. En matière de SST, les attentes des pouvoirs publics sont fortes et depuis des années exprimées en direction des écoles d’ingénieurs et de management. Une convention de partenariat impliquant le ministère en charge de l’enseignement supérieur a été signée fin 2014 afin de promouvoir, notamment avec l’appui de l’INRS, cette nouvelle culture. La CTI tient à y apporter son appui sans vision dogmatique ou action prescriptive mais en développant dans un premier temps l’observation des pratiques des écoles, à l’occasion des visites périodiques et dans le recueil des données certifiées. Un partenariat avec l’INRS va s’engager tout à la fois pour former les membres et experts de la Cti et pour conjoindre nos démarches.

 

A lire

Les ingénieurs, un engagement CFDT